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Le français de Suisse romande

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Academic year: 2021

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Mémoire de licence

Le français de Suisse romande

Une réelle variante de la langue française ?

Författare: Calner, Josefin

Handledare: Hauksson Tresch, Nathalie Examinator: Lutas, Liviu

Termin: HT19 Ämne: Franska Nivå: G3

Kurskod: 2FR30E

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Abstract

Switzerland is a European country officially named the Swiss Confederation, composed of 26 cantons which have a high degree of independence. In addition to its many cantons, Switzerland has four official languages: German, French, Italian and Romansh. It is often said that the Swiss French is different from the French spoken in France, and the most common examples are the words septante (seventy) and nonante (ninety), instead of soixante-dix and quatre-vingt-dix, respectively. Sometimes, the French spoken in Switzerland is even considered a proper language, but it is unclear whether the difference between the French spoken in Switzerland and France is big enough to justify this name.

The aim of this study is to find out whether the differences between the Swiss French and the French of France are used frequently enough in everyday conversation for the Swiss language to be considered a proper variant of the French language. To do this, a database called Corpus Oral de Français de Suisse Romande, composed of recordings of French-speaking Swiss and developed by the University of Neuchâtel, is used (Avanzi, Béguelin et Diémoz 2016, a). We use two different “Swiss French – French” dictionaries to find 50 expressions that can be searched in the database.

The results show that several expressions claimed to be used in the French-speaking part of Switzerland are, in fact, used instead of the corresponding French expressions.

However, the French versions are more common in most cases, which suggests that most of the so called “Swiss French expressions” might not be used in the conversations of everyday life. Unfortunately, there are also 19 cases where neither of the versions of the given expression can be found in the database. An explanation for this might be that several of the chosen expressions are ill-fitted to the contexts of the recordings available, or that neither version is used in everyday conversation.

Keywords

French-speaking Switzerland, Romandy, Swiss French, OFROM

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Table des matières

1. Introduction _______________________________________________________ 4

1.1 Objectif _______________________________________________________________________ 4 1.2 Études antérieures, cadre théorique et méthodologique __________________________________ 5 1.3 La disposition du travail __________________________________________________________ 7

2. L’histoire du français helvétique _______________________________________ 8

2.1 Origine du français ______________________________________________________________ 8 2.2 Le français helvétique ____________________________________________________________ 9

3. Matériaux et méthode ______________________________________________ 10

3.1 Matériaux _____________________________________________________________________ 10 3.1.1 Le corpus _________________________________________________________________ 11 3.1.2 Les dictionnaires ___________________________________________________________ 11

3.2 Méthode ______________________________________________________________________ 12 3.2.1 La sélection d’expressions ____________________________________________________ 12 3.2.2 Chercher dans le corpus ______________________________________________________ 16

4. Analyse _________________________________________________________ 17

4.1 Origine des expressions cherchées _________________________________________________ 17 4.1.1 Les dialectismes ____________________________________________________________ 17 4.1.2 Les archaïsmes _____________________________________________________________ 18 4.1.3 Les germanismes ___________________________________________________________ 18 4.1.4 Les statalismes _____________________________________________________________ 19 4.2 Résultat de la recherche _________________________________________________________ 20

5. Synthèse _________________________________________________________ 23 6. Conclusion _______________________________________________________ 25 Bibliographie _________________________________________________________ 26 Annexe : Liste complète des recherches _____________________________________ I

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1. Introduction

La Confédération Suisse est un pays constitué de 26 cantons ayant leurs propres constitutions (subordonnées à la Constitution fédérale) parlements, gouvernements et tribunaux. De plus, il y a quatre langues officielles en Suisse : L’allemand, le français, l’italien et le romanche, dont la présence varie dans les différents cantons.

La Suisse romande, ou la Romandie (Romandy en anglais) est le nom de la partie francophone de la Suisse, composée de six cantons et quelques districts d’un septième canton (Manno 2007 : 5-6). Le français parlé en Suisse se distingue quelque peu du français de France. Par exemple, il y a les mots septante et nonante (soixante-dix et quatre-vingt-dix, respectivement), qui constituent des exemples de mots dits spécifiquement suisses assez connus. Cependant, il semble aussi exister d’autres mots ou expressions dits spécifiquement suisses, et sur l’internet on peut trouver plusieurs

« dictionnaires » montrant des différences entre le français de France et le français de Suisse. Ces « dictionnaires », qui sont plutôt des listes d’expressions dites spécifiquement suisses, suggèrent que la différence entre le français respectivement parlé dans les deux pays, dépasse les deux mots de nombres connus. La question résultant de cette suggestion est de savoir si les traductions présentées dans ces listes en ligne sont vraiment employées par les Suisses francophones dans la vie quotidienne.

L’Université de Neuchâtel a développé un corpus utile pour essayer de répondre à cette question. Composé de 64 heures d’enregistrements de 341 Suisses francophones, le corpus est une base de données extensive, où il est possible d’examiner l’occurrence des mots et des expressions (Avanzi, Béguelin et Diémoz 2016, a). Ce travail de recherche consiste à utiliser ce corpus pour examiner si cinquante expressions dites spécifiquement suisses (selon quelques « dictionnaires » en ligne) sont utilisées dans une mesure qui suggère que le français de Suisse, également appelé le suisse romand, pourrait être considéré comme une véritable variante de la langue française.

1.1 Objectif

L’objectif de ce mémoire est d’explorer certaines différences entre le français de France et le français de Suisse romande en examinant dans quelle mesure des expressions dites spécifiquement suisses sont employées par les Suisses francophones dans la vie quotidienne. Cet objectif donne lieu à la question de recherche suivante : Dans quelle

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mesure certaines expressions dites spécifiques du français de Suisse romande sont-elles vraiment employées dans la langue quotidienne par rapport aux expressions correspondantes françaises ?

1.2 Études antérieures, cadre théorique et méthodologique

Il existe un mémoire de master ayant pour sujet la langue française en Suisse, appelé Le français de Suisse romande et écrit en 2016 par Ratthapat Charoenwutipong. Dans ce mémoire, l’auteur décrit de manière extensive l’aspect historique du français parlé en Suisse romande (Charoenwutipong 2016 : 8). De plus, les particularités et les variations du français de Suisse sont présentées dans une partie du mémoire traitant des aspects descriptifs (Charoenwutipong 2016 : 19). La troisième partie de ce mémoire traite des aspects sociolinguistiques, à savoir : les « attitudes des Suisses Romands par rapport au français régional » (Charoenwutipong 2016 : 34).

Quant aux autres études, nous pouvons citer Giuseppe Manno qui a écrit à propos de l’influence germanique sur le français de Suisse romande. Dans son article « L’influence de l’adstrat germanique sur le français régional de Suisse romande » de 1997, il essaye, comme suggéré par le titre, de « dresser un tableau des influences objectivement démontrables » exercées par les langues germaniques sur le français parlé en Suisse romande (Manno 1997 : 2). Il décrit les différents types de germanismes, c’est-à-dire : les différents types d’emprunts existant en Suisse romande, ainsi que les traces morphologiques et syntaxiques trouvées dans le français de cette région. De plus, il écrit sur le sujet du lexique, où il constate que le vocabulaire est, en comparaison avec la grammaire, « beaucoup plus ouvert à l’emprunt et aux influences extérieures » (Manno 1997 : 6). Quant aux aspects quantitatifs, il regarde « l’origine des régionalismes » du français de Suisse romande ainsi que « les composants du français non conventionnel » dans la même région (Manno 1997 : 10). Selon Manno, l’influence germanique sur le français de Suisse romande est la plus évidente « dans le vocabulaire administratif, militaire et culinaire ainsi que dans le registre familier », mais il déclare aussi que ses matériaux sont « bien trop réduits et épars ». (Manno 1997 : 13).

Manno a aussi écrit un article appelé « La situation du français en Suisse : considérations démolinguistiques et de politique linguistique » où il traite « la complexité de la situation linguistique helvétique » du point de vue démographique et politique. Dans l’article, Manno écrit à propos de « la Suisse quadrilingue ». Il décrit la naissance de la

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Confédération Suisse, l’histoire des quatre langues dans le pays ainsi que les parties dans la Constitution fédérale qui concernent ces langues (Manno 2007 : 2). Il présente aussi des données statistiques sur les langues principales en Suisse en général ainsi qu’en Suisse romande, mais aussi sur la présence du français en dehors de Suisse romande (Manno 2007 : 4-8).

Marinette Matthey, de l’Université de Neuchâtel, a écrit l’article « Le français langue de contact en Suisse romande », concernant « la description des contacts de langues » (Matthey 2003 : 92). Elle précise que son article sert à « donner des informations sur le contexte suisse romand », mais aussi à « illustrer une approche théorique et méthodologique des phénomènes de contacts » (Matthey 2003 : 92). La première partie de l’article donne un contexte historique au français parlé en Suisse romande, utile pour pouvoir comprendre le statut du français dans cette région aujourd’hui (Matthey 2003 : 92). La deuxième partie du texte sert à décrire les caractéristiques du français de Suisse romande, et Matthey présente et commente notamment « un classement des marques régionales » (Matthey 2003 : 94). De plus, Matthey s’intéresse aux représentations linguistiques dans cette partie de la Suisse, et elle traite entre autres choses la phobie des germanismes, à savoir la peur de la contamination du français par l’allemand (Matthey 2003 : 97-98).

Matthey édite aussi, en coopération avec Manuel Meune « Le francoprovençal en Suisse : Genèse, déclin, revitalisation », au sujet du francoprovençal en Suisse. La publication constitue le numéro 2 de la Revue transatlantique d’études suisses, paru en 2012 et publiée par l’Université de Montréal. Dans cette publication les articles abordent le francoprovençal avec deux perspectives différentes : des perspectives dialectologiques aussi bien que sociolinguistiques », dont la première traite notamment « la genèse de l’espace linguistique francoprovençal » (Matthey & Meune 2012 : 3).

Certaines des études présentées dans cette partie serviront de cadre théorique à ce travail. Cependant, il faut compléter la présentation des appuis théoriques et méthodologiques en citant le Corpus Oral de Français de Suisse Romande, la base de données précitée, comprenant des enregistrements grâce auxquels nous vérifierons l’usage quotidien de la langue, ainsi que différents dictionnaires et listes de mots.

Quant aux listes de mots utilisées dans le travail, nous en avons sélectionné deux. La première liste est trouvée sur Le blog du frontalier, et est appelée : « Petit guide d’expressions idiomatiques pour la Suisse francophone » (Steinert 2017). La deuxième

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liste, « Lexique français – Suisse romand », existe sur les Pages persos de Robert Ferréol (Ferréol n.d.).

Il existe aussi des dictionnaires et glossaires traitant de l’origine des mots et des expressions de la langue française. Nous utilisons quatre sources dans cette catégorie pour analyser l’origine des mots. Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales offre un site constituant « un ensemble de ressources linguistiques informatisées et d’outils de traitement de la langue ». Il est possible d’utiliser le portail lexical pour trouver des informations sur la forme d’un mot (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, 2012). Dans le glossaire de Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, trouvé sur le Site d’Henry Suter il y a une liste de mots et des expressions régionaux, utilisés notamment en Suisse romande (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009). Pour la plupart des éléments inclus dans le glossaire, il est aussi possible de trouver des informations relatives à leur origine. De plus, dans le dictionnaire Larousse (Larousse, b), ainsi que dans le Wiktionnaire (Wiktionnaire, 2020) il est parfois possible de trouver l’origine d’un mot ou d’une expression typiquement suisse.

1.3 La disposition du travail

Pour essayer de répondre à la question de recherche, le travail est divisé en plusieurs parties. Premièrement, nous faisons une étude historique pour mettre en lumière l’évolution du français en Suisse. Cette partie sert à donner un contexte historique au sujet du mémoire, nécessaire pour pouvoir mieux comprendre l’origine des expressions dites suisses comprises dans cette étude.

Deuxièmement, dans une présentation des matériaux et de la méthode, cinquante expressions dites spécifiquement suisses selon quelques dictionnaires français de Suisse – français de France, ont été choisies. La sélection des expressions est faite selon quelques critères présentés dans la partie 3.2.1.

Troisièmement, dans un chapitre consacré à l’analyse, les expressions choisies et leurs « traductions » en français de France ont été cherchées et comptées dans le Corpus Oral de Français de Suisse Romande, la base de données comprenant des enregistrements. Cette partie est divisée en deux sous-parties. Dans la première, les expressions cherchées sont analysées en fonction de leur origine et leur catégorie de variation (dialectisme, archaïsme, germanisme, statalisme) en utilisant quelques dictionnaires. Dans la deuxième partie de l’analyse, les résultats sont présentés dans un

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tableau montrant la présence des différentes versions d’expressions cherchées dans le corpus.

La quatrième partie est consacrée à la synthèse, où les résultats de l’analyse sont présentés sous forme d’un texte. Le résultat de l’étude de l’origine des expressions est résumé et les résultats du tableau sont divisés en différentes groupes et résumés.

2. L’histoire du français helvétique

Cette partie a pour objet la présentation brève de l’histoire de la langue française et, plus spécifiquement, le français en Suisse – le français helvétique.

L’Université de Neuchâtel présente sur son site internet la Suisse romande, et déclare que l’espace géographique qui constitue la Suisse romande d’aujourd’hui « a été romanisé à la suite de la conquête romaine, entre le IIe s. av. J.-C. et le début de l'ère chrétienne ».

Ainsi, la Suisse est un pays latin, depuis 2000 ans (Université de Neuchâtel, 2000). Dans les parties suivantes, le rôle joué par cette latinisation dans l’histoire de la langue française est exploré.

2.1 Origine du français

Selon Charoenwutipong (2016 : 10), dans Le français de Suisse romande la zone géographie qui constitue aujourd’hui la Suisse est occupée par les Celtes vers le Ve siècle avant J.-C., jusqu’à la conquête de la Gaule par les Romains. Les peuplades celtes parlent les langues celtiques – des langues indo-européennes – mais dans l’écriture, le grec est utilisé. Pour l’ensemble des peuples habitant la Gaule à cette époque-ci, on utilise le terme : les Gaulois.

Les Romains arrivent en Gaule en 58 avant J.-C.. Pour les Helvètes, vivant sur le plateau Suisse, leur arrivée mène à une soumission définitive en 69-71 après J.-C.

(Larousse, a). Avec les Romains arrivent aussi les langues latines, et Charoenwutipong déclare que : « on distingue généralement deux variétés de latin : le « latin classique » et le « latin vulgaire » » dont le premier est surtout utilisé à l’écrit et le deuxième à l’oral (Charoenwutipong 2016 : 11). Le territoire est maintenant appelé la Gaule romaine et à cet endroit, les Celtes parlent toujours leur langue celtique, mais ils apprennent aussi le latin pour pouvoir communiquer avec les Romains. Cependant, les Celtes parlent le latin avec un accent étranger, et le latin parlé par la population celtique est modifié par les

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langues celtiques (Charoenwutipong 2016 : 12). La latinisation de la Gaule n’est pas un processus homogène. La partie du sud de la Gaule (au bord de la mer Méditerranée) est la partie la plus accessible aux Romains, et par conséquent, la latinisation commence à cet endroit. En revanche, le terrain montagneux de la partie du nord de la Gaule la rend plus inaccessible que celle du sud, et il y a ainsi un retard dans la latinisation dans cette région (Charoenwutipong 2016 : 12).

Les Francs arrivent en Gaule, avec leurs langues germaniques vers les années 250- 275 (Leclerc 2019) et cet évènement cause une situation de plurilinguisme à l’est de la Gaule, à cause des interactions entre les Francs, les Gaulois et les Romains. Comme l’écrit Charoenwutipong, les Francs utilisent le latin pour l’administration et leur propre langue germanique – le francique – pour communiquer entre eux (Charoenwutipong 2016 : 13).

Cependant, le francique disparaît ultimement alors que le latin reste, et au IXe siècle le résultat de ce processus est une variété de latin modifié d’abord par la langue celtique et puis par le francique. Cette variété-là est le français.

2.2 Le français helvétique

Le territoire qui devient ultimement la Suisse est au Ve siècle envahi par les Burgondes et les Alamans (Larousse, a). Les Burgondes sont déjà chrétiens, et ils s’installent dans la région où habitent la population latinisée, incluant la Suisse romande d’aujourd’hui. Par contre, les Alamans païens germanisent une partie de l’Helvétie, un territoire qui va plus tard constituer une autre partie de la Suisse (Larousse, a). Selon Charoenwutipong, les Burgondes parlent un dialecte germanique, mais ils l’abandonnent peu à peu au profit du latin et il ne reste plus de traces linguistiques de leur dialecte en Suisse romande aujourd’hui (2016 : 14).

La Confédération Suisse naît en 1291 – et elle est composée de trois cantons germanophones : Uri, Schwyz et Unterwald (Manno 2007 : 2). Aujourd’hui, la Suisse est composée de 26 cantons, dont sept sont entièrement ou partiellement francophones (Manno 2007 : 5). Les cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud sont francophones unilingues, alors que les cantons bilingues – où le français et l’allemand sont les langues officielles – incluent les cantons de Fribourg et du Valais, ainsi que les districts francophones du canton de Berne (Manno 2007 : 6). Le domaine linguistique du francoprovençal est le domaine auquel appartient la plupart des cantons composant la Suisse romande (Université de Neuchâtel, 2000). Le francoprovençal est

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« une langue gallo-romaine indépendante », développée au sud-est de la France dont les

« particularités linguistiques […] sont documentées depuis la fin du VIe siècle » (Université de Neuchâtel, 2000).

Aujourd’hui, la partie francoprovençale constitue la partie principale de l’espace de la Suisse romande. Cependant, le canton du Jura appartient au domaine linguistique d’oïl (Université de Neuchâtel, 2000). Dans ce domaine, on trouve des dialectes francs- comtois, parlés par les jurassiens. Par contre, le Jura bernois constitue « une zone de transition » où on trouve trois types de dialectes : franc-comtois, francoprovençal et intermédiaire. Ces trois types sont trouvés dans le nord-est, le sud-est et le centre du Jura bernois, respectivement (Université de Neuchâtel, 2000). Le francoprovençal et le franc- comtois sont des dialectes romands appelés aussi patois (Charoenwutipong 2016 : 21).

Charoenwutipong déclare aussi qu’il y a quatre types de variations distinguant le français de Suisse romande du français standard : les dialectismes, les archaïsmes, les germanismes et les innovations/les statalismes (Charoenwutipong 2016 : 21). Les dialectismes constituent des formes linguistiques empruntées aux dialectes romands (patois), alors que les archaïsmes « représentent d’anciennes normes du français » utilisées dans certaines « régions francophones périphériques » (Charoenwutipong 2016 : 21). Les mots septante et nonante sont des exemples d’archaïsmes. Les germanismes dans le français de Suisse romande constituent des traces du contact entre le français et l’allemand, tandis que les innovations et les statalismes sont, selon Charoenwutipong, des formes linguistiques régionalement limitées, crées ou résultant d’une évolution interne dans la langue française en Suisse romande (Charoenwutipong 2016 : 21).

3. Matériaux et méthode

Cette partie sert à présenter les sources principales et la méthode utilisée.

3.1 Matériaux

Les matériaux présentés dans cette partie incluent le Corpus Oral de Français de Suisse Romande ainsi que les dictionnaires français de Suisse – français de France.

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11 3.1.1 Le corpus

Le Corpus Oral de Français de Suisse Romande – OFROM, est un corpus développé à l’Université de Neuchâtel, sous la direction d’Avanzi, Béguelin et Diémoz (2016, a). Il est composé de 64 heures d’enregistrements de 341 locuteurs francophones de Suisse romande. Dans ce corpus, il est possible de faire des recherches de mots ou d’expressions, pour vérifier leur présence dans les enregistrements. Les résultats sont présentés sous forme de fragments de textes, représentant des fragments d’enregistrements et contenant le mot cherché ou l’expression cherchée. Ces fragments sont plus ou moins longs et offrent plus ou moins de contexte.

En faisant des recherches, il est possible de faire une seule recherche principale, mais aussi d’ajouter des critères pour filtrer le contexte. Ainsi, il est possible de combiner différents critères dans la recherche. Les fonctions disponibles incluent des fonctions pour chercher un mot entier, une chaîne de caractères et une partie du discours (nommé Part of speech) etc. (Avanzi, et al. 2016, b : 13). La fonction part of speech permet par exemple une recherche de toutes les conjugaisons d’un verbe, tout comme un seul mot ou un mot dans une expression.

Si un critère est ajouté à la recherche principale, il faut spécifier si ce critère constitue un contexte antérieur ou postérieur par rapport à la recherche principale, mais aussi l’intervalle. L’intervalle détermine « l’empan temporel du contexte de recherche (en termes de nombre de mots ou de secondes) » (Avanzi, et al. 2016, b : 14).

De plus, l’utilisateur a la possibilité de filtrer les résultats par rapport au locuteur, selon différents critères incluant : le canton de résidence actuel, le lieu de résidence actuel, les enregistrements d’un locuteur spécifique (à l’aide d’un code anonyme), la langue, le niveau socio-éducatif, le sexe, l’âge au moment de l’enregistrement (Avanzi, et al. 2016, b : 15).

La possibilité de filtrer les enregistrements quant au genre de parole (incluant la conférence, la discussion et la narration) et à la qualité sonore existe aussi (Avanzi, et al.

2016, b : 16).

3.1.2 Les dictionnaires

Pour trouver des expressions à étudier, deux dictionnaires (ou plutôt listes), déclarant des différences entre le français de France et le français de Suisse, sont utilisés. La première liste, appelée « Petit guide d’expressions idiomatiques pour la Suisse francophone », se

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trouve sur Le blog du frontalier. Ce blog est lié à l’entreprise MonCoachFinance, notamment spécialisée dans la fiscalité franco-suisse, et contenant des informations pour les frontaliers – à savoir les personnes qui selon le dictionnaire Larousse habitent près d’une frontière, et, en particulier, qui travaillent au-delà de cette frontière (Larousse, b).

La liste a été publiée en 2017, et est écrite par Emilie Steinert, étudiante en sciences politiques et histoire militaire (Steinert 2017).

La deuxième liste, avec le titre « Lexique français – Suisse romand », est publiée sur les Pages persos de Robert FERRÉOL, mathématicien et ex-professeur au lycée de Fénelon à Paris (Ferréol n.d.).

3.2 Méthode

Dans cette partie, les méthodes concernant la sélection des expressions et la recherche dans le corpus sont présentées.

3.2.1 La sélection d’expressions

Pour trouver des expressions dites spécifiquement suisses, les dictionnaires présentés dans la partie 2.1.2 sont utilisés. Dans un premier temps, nous avons consulté le « Petit guide d’expressions idiomatiques pour la Suisse francophone ». Comme cette liste est liée à une entreprise focalisée sur différents aspects des relations entre la Suisse et la France on peut ainsi s’attendre à ce que les expressions qu’elle contient soient jugées comme utiles pour les frontaliers français. Quant à la sélection des expressions, elle a commencé au début de la liste. Comme les expressions appropriées de la première liste ne sont pas assez nombreuses, quelques expressions de la deuxième liste, « Lexique français – Suisse romand », ont été rajoutées. Dans ce cas aussi, la sélection a commencé au début de la liste. Cependant, beaucoup d’expressions ont été considérées comme inappropriées pour cette étude, et dans le processus de la sélection, elles ont ainsi été exclues selon les critères suivants :

1) Les expressions ayant plusieurs variations signifiant la même chose ou ayant des sens différents en Suisse et en France – par exemple, Ferréol suggère que le mot déjeuner veut dire « le dîner » en Suisse romande (Ferréol n.d.). Ce type d’expression est exclu à cause de la difficulté à interpréter le résultat en

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recherchant dans le corpus. Il n’est pas aisément déterminé si le résultat appartient à la version française ou à la version suisse.

2) Les expressions utilisées spécifiquement à l’écrit sont aussi exclues, comme il n’est pas probable qu’elles se trouvent dans des enregistrements d’une conversation.

3) Les expressions spécifiques pour un ou certains cantons francophones. Ce type d’expression est exclu comme l’objectif de cette étude est de comparer le français de Suisse romande en général avec le français de France. Nous ne souhaitions pas comparer l’utilisation d’expressions entre les différents cantons de Suisse romande.

4) Les mots septante et nonante, car il est déjà établi que ces mots sont couramment employés.

Les cinquante expressions choisies sont présentées dans Tableau 1 ci-dessous, et la plupart de ces expressions (numéros 1-47) sont trouvées sur Le blog du frontalier. Parmi ces expressions, il y a trois cas particuliers, à savoir les numéros deux (la natel), quatre (la linge) et 23 (une panosse), marqués dans le tableau d’un astérisque. Dans le premier cas, le mot « portable » est aussi cherché, comme ce mot est couramment utilisé en français de France, au lieu du mot « téléphone portable ». Dans le cas du mot « linge » avec le numéro quatre, la traduction française suggérée est « serviette de maison ». Cette expression est difficile à interpréter, comme la sorte de serviette n’est pas spécifiée, et également cette expression n’est pas très courante. Cependant, le dictionnaire Larousse suggère que le mot « linge » en Suisse veut dire « serviette de toilette » en France, et la traduction suggérée par le blog est ainsi remplacée par cette traduction plus spécifique (Larousse, b). Dans le troisième cas, il s’agit d’une modification d’une expression présentée par Steinert sur le blog : il s’agit de l’expression dite suisse « donner un coup de panosse », avec la traduction française « passer la serpillère » (Steinert 2017). En recherchant dans le corpus, cette expression n’a pas été trouvée. Cependant, le mot

« panosse » est présent dans les résultats. Selon le dictionnaire Larousse, ce mot est un mot suisse pour le mot français « serpillière » (Larousse, b). Comme le but de ce mémoire est d’examiner l’utilisation des expressions dites spécifiquement suisses par rapport aux expressions correspondantes françaises, l’expression numéro 23 est ainsi transformée de

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« donner un coup de panosse » à « une panosse ». Les expressions 48-50 sont trouvées dans le Lexique français – Suisse romand de Robert Ferréol.

Tableau 1. Expressions choisies, montrant la version dite suisse et la version française

Expression dite spécifiquement suisse

Expression

correspondante française

Nature du mot/expression 1. Monter dans les tours S’énerver Locution verbale 2. La natel* Le téléphone portable

(portable)*

Substantif

3. Jaquette Gilet Substantif

4. Linge* Serviette de toilette* Substantif

5. Tout de bon Pour souhaiter le meilleur quand on quitte qqn

Locution interjective

6. Ça joue Ça marche Locution verbale

7. Une fourre Une poche pour ranger des documents

Substantif

8. Séance Réunion Substantif

9. Faire la poutze Faire le ménage Locution verbale 10. Foutre loin Jeter à la poubelle Locution verbale 11. Se rincer le gosier Boire un petit coup Locution verbale 12. Mettre le cheni Mettre le désordre Locution verbale

13. Pédzer Coller Verbe

14. Être sur Soleure Être pompette Locution verbale 15. Gagner une channe Remporter une coupe/une

compétition

Locution verbale

16. Rester croché Être accroché/être coincé Verbe (crocher) 17. Faire un clopet Faire une sieste Locution verbale 18. Être tablard Être dérangé, être fou/folle Locution verbale 19. De la gogne Du travail mal fait Substantif 20. La foure à natel La housse de portable Substantif 21. Avoir son fond Avoir pied/toucher le fond Locution verbale 22. Faites seulement Je vous en prie Locution adverbiale

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23. Une panosse* Une serpillère* Substantif

24. Faire la potte Faire la tête, être de mauvaise humeur

Locution verbale

25. Épouairé Effrayé Adjectif

26. Faire la pièce droite Faire le poirier Locution verbale 27. Avoir la gratte Avoir des démangeaisons Locution verbale 28. Un gonfle au pied Une ampoule, une cloque Substantif 29. Je me suis chié Je me suis trompé Verbe

30. Bobet Idiot Adjectif/Substantif

31. Aller de bizingue Zigzaguer Locution verbale

32. Être sur le balan Hésiter Locution verbale

33. Un feune Un sèche-cheveux Substantif

34. Le cœur de France Le palmier (pâtisserie) Substantif 35. Un roille-gosses Un instituteur Substantif

36. Une maman de jour Une nounou Substantif

37. Une course d’école Une sortie d’école Substantif

38. Une rincée Forte pluie Substantif

39. Il roille Il pleut à torrent Verbe

40. Un bancomate Un distributeur de billets Substantif

41. Un signofile Un clignotant Substantif

42. S’encoubler Trébucher Verbe

43. La molle La flemme Substantif

44. Un péclot Un vieux vélo Substantif

45. Pécloter Fonctionner de manière poussive/pas correctement

Verbe

46. Grand-maman Mamie Substantif

47. Grand-papa Papi Substantif

48. Une trottinette Une patinette Substantif

49. Une sous-tasse Une soucoupe Substantif

50. Des carottes rouges Des betteraves Substantif

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16 3.2.2 Chercher dans le corpus

Pour examiner la présence des expressions choisies dans le corpus, plusieurs fonctions de recherche sont utilisées et elles sont présentées ci-dessous en italique. Une liste complète des mots cherchés et les combinaisons utilisées dans les recherches peut être trouvée en annexe.

Pour chercher un seul mot dans le corpus, la fonction chaîne de caractères est souvent utilisée, comme cette fonction permet à l’utilisateur de déterminer si la chaîne cherchée existe comme un seul mot ou si elle fait partie d’un autre mot. Cette fonction est ainsi convenable pour trouver différentes formes d’un mot (masculin, féminin et pluriel).

Cependant, cette méthode de recherche peut poser problème si le mot cherché est très bref, et dans ce cas la fonction mot entier est plus convenable. En utilisant cette fonction, il faut faire des recherches complémentaires pour pouvoir trouver les différentes formes du mot cherché.

En recherchant des verbes ou des expressions contenant un verbe, la fonction part of speech (token-min), où il est possible chercher les différentes formes d’un verbe, est utilisée. Pour pouvoir trouver des expressions entières contenant un verbe, un critère supplémentaire, par exemple une chaîne de mots, peut être ajouté.

Le contexte où se trouve le mot cherché ou l’expression cherchée détermine si un résultat trouvé est inclus dans la statistique. Si une expression spécifique est cherchée, les résultats qui ne respectent pas les critères pour ces expressions sont exclus. Si, par exemple, l’expression « être fou » est cherchée, les résultats « je m’en fous » et « des fous », par exemple, ne sont pas inclus dans la statistique. Cependant, l’évaluation du contexte peut poser problème, comme les résultats d’une recherche dans le corpus sont présentés sous forme de fragments d’enregistrements. Les fragments sont plus ou moins longs et plus ou moins clairs, et ce fait pose des difficultés lorsqu’on essaye de déterminer le contexte. Ainsi, il n’est pas vraiment possible de dire avec certitude que tous les résultats cherchés ont été trouvés et inclus dans la statistique, mais la probabilité est quand même forte.

(17)

17

4. Analyse

Cette partie est divisée en deux sections, dont la première traite de l’origine des expressions choisies et la deuxième présente le résultat de la recherche.

4.1 Origine des expressions cherchées

Dans cette partie, l’origine et les catégories des expressions cherchées sont analysées.

Nous classons les expressions selon les catégories suggérées par Charoenwutipong et présentées dans la partie 2.2. Les quatre catégories de variations incluent : les dialectismes, les archaïsmes, les germanismes et les statalismes, où les dialectismes représentent les emprunts aux dialectes romands, auxquels nous choisissons de rajouter les mots et expressions dont l’origine à l’intérieur d’un seul canton a pu être déterminée ; les archaïsmes sont les dérivés de l’ancien français ; les germanismes sont des traces alémaniques et les statalismes résultent d’une sorte d’évolution interne au français de Suisse romande. Les expressions apparaissent ci-dessous accompagnées de leur numéro dans le tableau, entre parenthèses.

4.1.1 Les dialectismes

Dans cette catégorie les mots et les expressions sont dérivés d’un dialecte romand (patois). Le mot pédzer (13), dérivé du mot « pèdze », est dit utilisé en Suisse romande et comme il provient du patois « peuge », il constitue un dialectisme (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009).

Les expressions de la gogne (19), un gonfle au pied (28) et il roille (39) peuvent être trouvées dans le Glossaire vaudois, de P.M. Callet, et nous proposons de les classer parmi les dialectismes dans la mesure où elles semblent provenir d’un canton pour étendre par la suite leur utilisation à toute la Suisse romande (Callet 1861). Les mots épouairé (25) et un roille-gosses (35) ainsi que l’expression être sur Soleure (14) sont aussi dits provenir du canton de Vaud (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie 2009).

Comme Soleure est le nom d’un canton ainsi qu’une ville suisse, on utilise la majuscule dans cette expression.

(18)

18 4.1.2 Les archaïsmes

Les expressions provenant de l’ancien français ou du francoprovençal appartiennent à cette catégorie.

Le mot Jaquette (3) est dérivé du mot « jaque » du vieux français et le mot bobet (30) est un « diminutif de l´ancien français bobe, qui a désigné un bègue, puis un nigaud, et qui avait aussi le sens de tromperie » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009). Les expressions gagner une channe (15) et faire un clopet (17) viennent aussi du vieux français : le mot « channe » est employé en Suisse romande, mais vient de l’ancien français, et « un clopet » est dit signifier une « petite sieste » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009). Selon Wiktionnaire, l’origine du mot « un clopet » se trouve dans l’ancien français (Wiktionnaire, 2020).

Le mot une fourre (7) est utilisé en Suisse romande, selon Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie (2009). Le mot est dit dérivé du francoprovençal, et peut ainsi être un archaïsme (Wiktionnaire, 2020). L’expression aller de bizingue (31) contient le mot « bizingue », qui peut être dérivé du mot « biais », de l’ancien provençal ou « du latin populaire *biaxius » (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale, 2012).

Dans ce cas, il peut ainsi encore s’agir d’un archaïsme.

Pour le mot une panosse (23), l’origine est un peu difficile à déterminer, comme il est décrit comme dérivé de « Italien regional pannuccia, « tablier », patois panossi,

« torchon, vieux linge », ancien français panosse, « torchon, vieux morceau de linge », vieux français panoseux, « en haillons, déguenillé », franco-provençal panoussa,

« torchon, personne sans énergie », latin pannosus, même sens, et aussi vieux français panne, « drap », latin panniculus, diminutif de pannus, « morceau d´étoffe, haillon, guenille » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009). Le même mot est trouvé dans l’ancien français, et dans ce cas il peut donc être qualifié comme un archaïsme.

4.1.3 Les germanismes

Cette catégorie d’expressions dérivées des emprunts allemands comprend deux entrées analysées : l’expression faire la poutze (9) et le mot un feune (33). La première est décrite comme utilisée en Suisse romande et dérivée du mot « Allemand putzen,

« nettoyer » » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie 2009). Dans le

(19)

19

deuxième cas, le mot « Foehn, föhn » est en Suisse un synonyme de « sèche-cheveux » (Larousse, b). Selon le dictionnaire Larousse, le mot dérive du suisse allemand « föhn ».

4.1.4 Les statalismes

La catégorie des statalismes comprend la plupart des expressions analysées. Les expressions de cette catégorie résultent d’une évolution interne en Suisse romande, sans qu’on puisse forcément en déterminer l’origine.

L’origine de certaines expressions reste incertaine. Cependant, elles peuvent appartenir à la catégorie des statalismes comme elles sont dites employées régionalement en Suisse romande, et ainsi être le résultat d’une évolution interne. L’expression monter dans les tours (1) a, selon Wiktionnaire, une origine incertaine (Wiktionnaire, 2020).

Concernant les expressions suivantes, aucune information sur l’étymologie n’a été trouvée : séance (8), faites seulement (22), faire la pièce droite (26), avoir la gratte (27), je me suis chié (29), le cœur de France (34), une maman de jour (36) et la molle (43).

Certaines expressions dont l’origine est incertaine sont présentes dans Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, on peut supposer qu’elles constituent des statalismes.

Ces expressions incluent : tout de bon (5), ça joue (6), rester croché (16), la foure à natel (20) – le verbe « fourrer » est employé en Suisse romande – avoir son fond (21), faire la potte (24), être sur le balan (32), une course d’école (37), un signofile (41), un péclot (44), pécloter (45), une sous-tasse (49).

Certaines expressions sont dites employées en Suisse romande, selon différents dictionnaires. Le mot la natel (2) constitue un « Marque déposée par Swisscom, abréviation de Nationales Autotelefonnetz, « réseau national de téléphones pour automobiles » » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie, 2009). Même si le nom de l’entreprise est allemand, le mot est le résultat d’une évolution régionale, et constitue ainsi un statalisme. Le mot linge (4) est dit utilisé en Suisse romande, en lieu et place des mots français : « linge de bain, de toilette : serviette de bain, de toilette » région (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie 2009). Les mots grand-maman (46), grand-papa (47) et une trottinette (48), synonymes des mots grand-mère, grand-père et une patinette, respectivement (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale, 2012). Ce qu’il y a d’intéressant avec le dernier mot (une trottinette) c’est qu’il s’agit d’un mot d’origine suisse qui a migré vers la France puisqu’aujourd’hui on utilise couramment ce mot en France.

(20)

20

Certaines expressions, dont on peut déterminer que l’origine remonte au latin, peuvent aussi être considérées comme des statalismes. Elles incluent les expressions suivantes : foutre loin (10), dérivé du latin « futuere » ; se rincer le gosier (11), du mot

« gosier » dont l’origine est latine ; une rincée (38) (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale, 2012). Les expressions suivantes constituent aussi des statalismes dérivés du latin : mettre le cheni (12), comme le mot « cheni », il est ultimement dérivé du latin vulgaire « canile » ; être tablard (18), dérivé du mot latin « tabula » ; s’’encoubler (42) ; des carottes rouges (50), une expression dérivée du latin « carota » (Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie 2009).

Le mot un bancomate (40) est dite une variante du mot « bancomat », qui est un emprunt italien (Wiktionnaire, 2020). Comme ce mot est directement emprunté à une langue étrangère, il ne semble entrer dans aucune catégorie.

4.2 Résultat de la recherche

Dans Tableau 2, les résultats des recherches dans le corpus sont présentés. L’utilisation des expressions dites spécifiquement suisses est comparée avec l’utilisation des expressions correspondantes françaises. Dans les cas où plusieurs variantes d’une expression apparaissent dans les dictionnaires, elles sont présentées dans la colonne à l’extrême droite.

Tableau 2. Expressions choisies, montrant la version dite suisse et la version française

Version dite

spécifiquement suisse Version française Variantes

(F = France, S = Suisse) 1. Monter dans

les tours

0 S’énerver 15

2. La natel 31 Le téléphone portable 2 F : Le portable 12

3. Jaquette 9 Gilet 4

4. Linge 21 Serviette de toilette 0 5. Tout de bon 0 Pour souhaiter le

meilleur quand on quitte quelqu’un

-

6. Ça joue 26 Ça marche 56

(21)

21 7. Une fourre 0 Une poche pour

ranger des documents 0

8. Séance 37 Réunion 14

9. Faire la poutze 0 Faire le ménage 13

10. Foutre loin 8 Jeter à la poubelle 0 S : Foutre à la poubelle S : Mettre à la poubelle

1 2

11. Se rincer le gosier

0 Boire un petit coup 0

12. Mettre le cheni 0 Mettre le désordre 0

13. Pédzer 0 Coller 30

14. Être sur Soleure

0 Être pompette 0

15. Gagner une channe

0 Remporter une

coupe/une compétition 0

16. Rester croché 0 Être accroché 8 F : Être coincé 7 17. Faire un clopet 0 Faire une sieste 7

18. Être tablard 0 Être dérangé 4 F : Fou F : Folle

86 12 19. De la gogne 0 Du travail mal fait 0 F : Qqch mal fait 6 20. La foure à

natel

0 La housse de portable 0

21. Avoir son fond 0 Avoir pied 0 F : Toucher le fond 0 22. Faites

seulement

0 Je vous en prie 0

23. Une panosse 24 Une serpillière 11 F : une serpillère 1 24. Faire la potte 0 Faire la tête 0 F : Être de

mauvaise humeur 2

25. Épouairé 0 Effrayé 2

26. Faire la pièce droite

0 Faire le poirier 0

(22)

22 27. Avoir la gratte 0 Avoir des

démangeaisons

0

28. Un gonfle au pied

0 Une ampoule 1 F : une cloque 1

29. Je me suis chié 0 Je me suis trompé 0

30. Bobet 6 Idiot 5

31. Aller de bizingue

0 Zigzaguer 0

32. Être sur le balan

0 Hésiter 42

33. Un feune 0 Un sèche-cheveux 1 34. Le cœur de

France

0 Le palmier (pâtisserie) 0

35. Un roille- gosses

0 Un instituteur 6

36. Une maman de jour

2 Une nounou 1

37. Une course d’école

2 Une sortie d’école 0

38. Une rincée 0 Une forte pluie 0 39. Il roille* 4 Il pleut à torrent 0 40. Un bancomate 0 Un distributeur de

billets

0

41. Un signofile 1 Un clignotant 0

42. S’encoubler 5 Trébucher 1

43. La molle 0 La flemme 1

44. Un péclôt 0 Un vieux vélo 0

45. Pécloter 0 Fonctionner de manière poussive/pas correctement

0

46. Grand-maman 57 Mamie 6

47. Grand-papa 26 Papi 0

(23)

23

48. Une trottinette 0 Une patinette 0 49. Une sous-tasse 1 Une soucoupe 1 50. Des carottes

rouges

0 Des betteraves 11

* Dans un des quatre cas, le locuteur explique que : « non moi je ne dis pas qu'il roille ».

5. Synthèse

Premièrement, l’analyse de l’origine des expressions choisies nous montre que la catégorie la plus courante est formée par les statalismes, c’est-à-dire les expressions résultant d’une évolution interne en Suisse romande. Les catégories des archaïsmes et des dialectismes comprennent sept des expressions choisies, respectivement, alors qu’il y a seulement deux cas de germanismes (faire la poutze, un feune).

Deuxièmement, pour pouvoir interpréter les résultats obtenus, les cas dans le tableau présenté dans la partie de l’analyse peuvent être divisés en plusieurs groupes :

1) Ni la version française ni la version suisse ne sont trouvées dans le corpus (19 cas).

2) Seulement la version française existe dans le corpus (15 cas). Donc, les expressions suivantes ne sont pas utilisées par les locuteurs enregistrés : monter dans les tours, faire la poutze, pédzer, rester croché, faire un clopet, être tablard, de la gogne, faire la potte, épouairé, un gonfle au pied, être sur le balan, un feune, un roille-gosses, la molle, des carottes rouges.

3) Les deux versions sont présentes dans le corpus, mais la version suisse est plus courante que la version française (9 cas). Dans ce cas, les expressions dites suisses plus courantes que leurs équivalents en français incluent : la natel, la jaquette, la séance, foutre loin, une panosse, bobet, une maman de jour, s’encoubler, grand- maman.

4) Seulement la version dite suisse existe dans le corpus (5 cas). Les expressions dites suisses qui existent sans la présence de leurs traductions en français sont : linge, une course d’école, il roille, un signofile, grand-papa.

(24)

24

5) Dans 1 cas, les deux versions sont présentes dans le corpus, mais la version française est plus courante que la version suisse. L’expression dite suisse en question est : ça joue. La version française est : ça marche.

6) Dans 1 cas, les deux versions sont également présentes dans le corpus (1 cas). Il s’agit de l’expression dite suisse : une sous-tasse. L’expression correspondante française est : une soucoupe.

En interprétant le résultat en tout, il est clair que les versions d’expressions dites spécifiquement suisses sont moins courantes dans le corpus que leurs homologues français. Dans plusieurs cas aucune version n’existe dans le corpus, dans quelques cas la version française est la seule version présente et dans un seul cas la version française existe plus souvent que la version suisse dans le corpus. Au total, il y a 16 cas où l’expression française est plus courante que l’expression dite suisse. La version dite suisse est plus courante que l’homologue français dans 14 cas. Dans un seul cas, les deux versions sont également présentées dans le corpus. Cependant, les deux versions sont seulement présentées une fois, respectivement.

En comparant les cas où seulement une des versions existe dans le corpus, nous pouvons constater qu’il y a 15 cas où seulement la version française est présente, comparé aux 5 cas où la version suisse existe exclusivement – et dans le cas de l’expression « il roille », il faut aussi noter qu’un locuteur dit que cette expression n’est pas utilisée. Cette différence est intéressante, comme elle peut suggérer que plusieurs expressions dites spécifiquement suisses ne sont pas du tout utilisées dans la vie quotidienne, mais aussi que les expressions suisses qui sont employées au détriment de la version française ne sont pas très nombreuses.

Dans le résultat, il faut noter qu’il y a trois cas où l’expression dite suisse est beaucoup plus courante que l’homologue française. Il s’agit des expressions dites suisses

« grand-maman », « grand-papa » et « la natel ».

Il est aussi nécessaire de considérer le fait que le premier groupe, c’est-à-dire le groupe où ni la version suisse ni la version française ne sont employées, est le plus grand avec ses 19 cas. En conséquence, seulement 31 cas sur 50 peuvent être utilisés dans la comparaison. Concernant la raison pour laquelle les deux versions de tant d’expressions sont absentes dans le corpus, il est difficile à déterminer avec certitude, mais une explication peut être que les expressions en question ne sont pas très courantes – dans les

(25)

25

contextes des enregistrements du corpus, ou peut-être dans la vie quotidienne en général.

Dans ce cas on peut pourtant s’interroger sur l’intérêt de leur présence d’un lexique proposé sur un blog destiné aux frontaliers.

6. Conclusion

Pour conclure le travail, nous pouvons dire que nous avons utilisé deux « dictionnaires » français de Suisse – français de France pour choisir cinquante expressions dites spécifiquement suisses, à la suite de quoi la présence de ces expressions dans le Corpus Oral de Français de Suisse Romande a été examinée.

En reprenant la problématique, l’objectif de ce mémoire était de trouver une réponse à la question suivante : Dans quelle mesure les expressions dites spécifiques de français de Suisse romande sont-elles vraiment employées dans la langue quotidienne par rapport aux expressions correspondantes françaises ? Pour résumer le résultat à la lumière de la problématique, nous avons vu que les expressions dites suisses existent dans le corpus, et ce fait suggère qu’elles sont vraiment employées dans la vie quotidienne. Cependant, elles ne sont pas très courantes en comparaison des versions françaises, ce qui peut être le résultat de plusieurs facteurs. Les expressions cherchées peuvent être inhabituelles dans les contextes des enregistrements du corpus, où peut-être s’agit-il du fait que les expressions dites spécifiquement suisses ne sont pas employées dans la vie quotidienne, car les locuteurs utilisent les versions françaises.

La conclusion du résultat, montre que les expressions dites spécifiques pour le français de Suisse romande ne semblent pas être employées dans une mesure qui suggère qu’il s’agit d’une réelle variante de la langue française, comme les versions françaises sont plus courantes dans la plupart des cas où au moins une des versions est présente dans le corpus. Cependant, même si la langue dans son ensemble n’est pas une véritable variante du français, il est clair qu’il existe des variantes suisses pour certaines expressions spécifiques, qui semblent être employées dans la vie quotidienne.

Certainement, ce travail peut être approfondi de bien des façons. Par exemple en augmentant le nombre d’occurrences vérifiées afin de confirmer ou d’infirmer ultérieurement les conclusions auxquelles nous sommes parvenues.

(26)

26

Bibliographie

Sources primaires

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Ferréol, R. (n.d.). « Lexique Français – Suisse romand »,

http://mapage.noos.fr/r.ferreol/langage/fr-ch.htm, (page consultée 19 novembre 2019).

Steinert, E. (2017). « Petit guide d’expressions idiomatiques pour la Suisse francophone », https://frontalier.moncoachfinance.com/2017/09/petit-guide-

dexpressions-idiomatiques-pour-la-suisse-francophone-6435.html, (page consultée 19 novembre 2019).

Sources secondaires

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FD_OFROM.pdf, (page consultée 19 novembre 2019).

Charoenwutipong, R. (2016). « Le français de Suisse romande »,

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Leclerc, J. : « L’expansionnisme linguistique du monde romain »,

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HIST_FR_s1_Expansion-romaine.htm, (page consultée 9 décembre 2019).

Larousse (n.d., a) : « Suisse : Histoire ». Dans Larousse,

https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Suisse_histoire/186954, (page consultée 9 novembre 2019).

Manno, G. (1997). « L’influence de l’adstrat germanique sur le français régional de Suisse romande », dans Marconot, J.-M. (Ed.) : Actes du Colloque franco-suisse :

(27)

27

Langues régionales et français régional en Franche-Comté Nord et Jura suisse

(Belfort, 31 mai - 1 juin 1996), dans Bulletin de la Société Belfortaine d’Emulation 88, https://www.researchgate.net/publication/275657596_Manno_Giuseppe_L'influence_de _l'adstrat_germanique_sur_le_francais_regional_de_Suisse_romande_dir_J-

_M_Marconot_Actes_du_Colloque_franco-

suisse_Langues_regionales_et_francais_regional_en_Franche-Comte, (page consultée 10 janvier, 2020).

Manno, G. (2007). « La situation du français en Suisse : considérations

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Matthey, M. (2003). « Le français langue de contact en Suisse romande », Glottopol : Revue sociolinguistique en ligne, no. 2, http://glottopol.univ-

rouen.fr/telecharger/numero_2/09matthey.pdf (page consultée 10 janvier 2020).

Matthey, M. & Meune, M. (2012). « Le francoprovençal en Suisse : Genèse, déclin, revitalisation », Revue transatlantique d’études suisses, no. 2,

https://littlm.umontreal.ca/fileadmin/Documents/FAS/litterature_langue_moderne/Docu ments/2-Recherche/RTES_2.pdf (page consultée 10 janvier 2020).

Université de Neuchâtel (2000). « La Suisse romande »,

https://www.unine.ch/islc/home/presentation/dialectologie/la-suisse-romande.html, (page consultée 9 décembre 2019).

Université de Neuchâtel (2015) : « OFROM : Conventions de transcription », http://www11.unine.ch/uploads/Documents/OFROM_consignes_transcription.pdf, (page consultée 19 novembre 2019).

Dictionnaires consultés

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (2012) : https://www.cnrtl.fr/definition/, (page consultée 27 janvier 2020).

(28)

28 Glossaire vaudois par P. M. Callet (1861) :

https://books.google.fr/books?id=lhQJAAAAQAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&

q=gogne&f=false, (page consultée 27 janvier 2020).

Larousse (n.d., b) : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais, (page consultée 27 janvier 2020).

Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie (2009) :

http://www.henrysuter.ch/glossaires/patois.html, (page consultée 27 janvier 2020).

Wiktionnaire (2020) :

https://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Page_d%E2%80%99accueil, (page consultée 27 janvier 2020).

(29)

I

Annexe : Liste complète des recherches

Liste complète des expressions cherchées ainsi que les chaînes et les combinaisons utilisées pendant les recherches dans le corpus. Les abréviations trouvées à côté des recherches signifiant la fonction de recherche utilisée :

ME = mot entier, CC = chaîne de caractères, PS = part of speech (token-min).

Version Suisse

(Résultat après avoir considéré le contexte)

Mots utilisés dans la recherche

Version française

(Résultat après avoir considéré le contexte)

Mots utilisés dans la recherche 1. Monter dans

les tours

0 Les tours (CC) S’énerver 15 Énerver (PS)

2. La natel 31 Natel (CC) Le téléphone portable

2 Téléphone portable (CC) 12 Portable (CC) 3. Jaquette 9 Jaquette (CC) Gilet 4 Gilet (CC) 4. Linge 21 Linge (CC) Serviette de

toilette

0 Serviette (CC)

5. Tout de bon 0 Tout de bon (CC)

Pour souhaiter le meilleur quand on quitte quelqu’un

- -

6. Ça joue 26 Ça joue (CC) Ça marche 56 Ça marche (CC) 7. Une fourre 0 Fourre (CC) Une poche pour

ranger des documents

0 Poche (CC)

8. Séance 37 Séance (CC) Réunion 14 Réunion (CC) 9. Faire la

poutze

0 Poutze (CC) Faire le ménage 13 Ménage (CC)

10. Foutre loin 8 Foutre + loin (PS + ME)

Jeter à la poubelle

0 À la poubelle (CC)

11. Se rincer le gosier

0 Gosier (CC) Boire un petit coup

0 Boire + petit coup (PS + CC)

(30)

II 12. Mettre le

cheni

0 Cheni (CC) Mettre le désordre

0 Désordre (CC)

13. Pédzer 0 Pédzer (PS) Coller 30 Coller (PS) 14. Être sur

Soleure

0 Sur Soleure (CC)

Être pompette 0 Pompette (CC)

15. Gagner une channe

0 Channe (CC) Remporter une coupe/une compétition

0 Remporter (PS)

16. Rester croché

0 Croché (CC) Être

accroché/être coincé

8 Accroché (CC) 7 Coincé (CC)

17. Faire un clopet

0 Clopet (CC) Faire une sieste 7 Sieste (CC)

18. Être tablard 0 Tablard (CC) Être dérangé, être fou/folle

4 Dérangé (CC) 86 Être + fou

(PS + ME)

12 Folle (ME) 19. De la gogne 0 Gogne (CC) (Du travail) mal

fait

6 Mal fait (CC)

20. La foure à natel

0 Foure (CC) La housse de portable

0 Housse (CC)

21. Avoir son fond

0 Avoir + fond (PS + CC)

Avoir

pied/toucher le fond

0 Avoir + pied (PS + CC) 0 Toucher + fond

(PS + CC) 22. Faites

seulement

0 Faites seulement (CC)

Je vous en prie 0 Je vous en prie (CC)

23. Une panosse

24 Panosse (CC) Une serpillière 11 Serpillière (CC) 1 Serpillère (CC) 24. Faire la

potte

0 Potte (CC) Faire la tête, être de

0 Faire + tête (PS + CC)

(31)

III

mauvaise humeur

2 Mauvaise humeur (CC) 25. Épouairé 0 Épouairé (CC) Effrayé 2 Effrayé (CC) 26. Faire la

pièce droite

0 Pièce droite (CC)

Faire le poirier 0 Poirier (CC)

27. Avoir la gratte

0 Gratte (CC) Avoir des démangeaisons

0 Démangeaisons (CC)

28. Un gonfle au pied

0 Gonfle (au pied) (CC)

Une ampoule, une cloque

1 Ampoule (CC) 1 Cloque (CC) 29. Je me suis

chié

0 Chié (CC) Je me suis trompé

12 Trompé (CC)

30. Bobet 6 Bobet (CC) Idiot 5 Idiot (CC)

31. Aller de bizingue

0 Bizingue (CC) Zigzaguer 0 Zigzaguer (PS)

32. Être sur le balan

0 Le balan (CC) Hésiter 42 Hésiter (PS)

33. Un feune 0 Feune (CC) Un sèche- cheveux

1 Sèche-cheveux (CC)

34. Le cœur de France

0 Cœur de France (CC)

Le palmier (pâtisserie)

0 Palmier (CC)

35. Un roille- gosses

0 Roille-gosses (CC)

Un instituteur 6 Instituteur (CC)

36. Une maman de jour

2 Maman de jour (CC)

Une nounou 1 Nounou (CC)

37. Une course d’école

2 Course d’école (CC)

Une sortie d’école

0 Sortie d’école (CC)

38. Une rincée 0 Rincée (CC) Forte pluie 0 Forte pluie (CC) 39. Il roille 4 Roille (CC) Il pleut à torrent 0 À torrent (CC) 40. Un

bancomate

0 Bancomate (CC) Un distributeur de billets

0 Distributeur (CC)

41. Un signofile 1 Signofile (CC) Un clignotant 0 Clignotant (CC) 42. S’encoubler 5 Encoubler (PS) Trébucher 1 Trébucher (PS)

(32)

IV

43. La molle 0 Molle (CC) La flemme 1 Flemme (CC) 44. Un péclot 0 Péclot (CC) Un vieux vélo 0 Vieux vélo (CC) 45. Pécloter 0 Pécloter (PS) Fonctionner de

manière poussive/pas correctement

0 Manière poussive (CC)

0 Pas correctement (CC)

46. Grand- maman

57 Grand-maman (CC)

Mamie 6 Mamie (CC)

47. Grand-papa 26 Grand-papa (CC)

Papi 0 Papi (CC)

48. Une trottinette

0 Trottinette (CC) Une patinette 0 Patinette (CC)

49. Une sous- tasse

1 Sous-tasse (CC) Une soucoupe 1 Soucoupe (CC)

50. Des carottes rouges

0 Carotte (CC) Des betteraves 11 Betterave (CC)

References

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